MaroSwing

J'avais découvert Nuages, de Django Reinhardt avec Stéphane Grappelli, au détour d'un essai avec un groupe à Marseille. Et j'ai trouvé cette musique tellement belle à jouer, que j'en ai rêvé la nuit. Et puis j'ai travaillé I love you, et Old man river, et Charleston, The sunny side of the street, All of me, Bei mir bist du schön, Coquette, Swing gitan, Douce ambiance, Tears, Marie, Rose room, Minor swing, Daphné, Dinette, J'attendrai, Where are you my love?, Manoir de mes rêves, Vamp, My melancholy baby, Les valseuses, Les yeux noirs ... et puis d'autres pièces sont arrivées, de Chick Korea (Armando's Rumba), Tchavolo Schmitt (Lyola, Tchavolo Swing), Rinus Steinbeck (Made for Wesley, un autre morceau sublime!)... Avec Jacques Debionne plus un "guest" de choix aux guitares, est né le trio MaroSwing !

(Textes © MaroSwing)
>>>>> Le jazz manouche
L'appellation "Jazz manouche" est en fait assez récente, pour qualifier une musique à l'origine éminemment parisienne. Créée dans les années 1930 par Django Reinhardt (guitariste, 1910-1953) et Stéphane Grappelli (violoniste, 1908-1997), elle est caractérisée par l'apport d'une pompe rythmique jouée à la guitare dans laquelle on entend tant les accords que le rythme – sans oublier le rappel des touches de cymbales. C'est sur cette pompe que les solistes brodent thèmes et solos, à l'origine dans une formation d'instruments à cordes : "c'est un "jazz sans tambour ni trompette", comme se plaisait à le dire Stéphane Grappelli.
Une musique nouvelle, donc, imprégnée de jazz américain, de musique Tsigane (Klezmer) mais également sous l'influence contemporaine de Ravel et de Debussy. Elle est aussi indissociable du swing, "une certaine forme d'élégance appliquée à une certaine forme de musique", comme le définissait Patrick Saussois (guitariste, 1954-2012).
Cette musique est longtemps restée parisienne, comme en veilleuse lorsqu'elle n'était plus à la mode mais perpétuée à la Chope des Puces de Saint-Ouen, jusqu'aux années 70 où les manouches des Pays-Bas, d'Alsace ou d'Allemagne s'en sont emparés et l'ont diffusée. Une période qui correspond par ailleurs à la redécouverte de la musique acoustique, comme sous l'influence d'un héritage européen qui, cette fois, ira essaimer outre-Atlantique...
Le jazz gitano-parisien de Django Reinhardt – le seul manouche fameux dans le monde entier – et de Stéphane Grappelli a donc connu des vagues de succès, puis d'oubli. Mais un nouvel élan planétaire lui a été offert en 1999 grâce à Woody Allen et à son film "Accords et désaccords" . On ne compte plus, depuis, les formations qui s'en revendiquent comme les scènes qui le célèbrent.